Galerie Trafó
Vernissage : vendredi 5 septembre 2025 à 19 h
Ouvert au public : du 6 septembre au 9 novembre 2025
« Considérez le silence comme une forme de violence, lorsque le silence signifie que vous devenez une mer gelée », écrit le poète américain Chen Chen. « ... le silence approprié peut même être un acte, une hache qui fend la mer gelée ».
Le silence peut-il avoir une influence ? L'effondrement et la décomposition peuvent-ils avoir une forme ? Que cachent les ruines ? Qu'est-ce qui est préservé sur la surface fossilisée du passé ? Qu'est-ce qui dérive parmi les traces d'exploitation et d'abus qui polluent les océans ? Qu'est-ce qui se cache sous la surface de l'eau ?
La première exposition individuelle de Cyprien Gaillard en Hongrie invite les spectateurs à plonger sous la surface, là où différentes matérialités et sensibilités s'affrontent, qu'il s'agisse du fond en béton d'un lac artificiel dans la banlieue parisienne, des profondeurs de l'océan Atlantique ou des stations de métro soviétiques enfouies sous terre. Gaillard relie avec brio différentes temporalités et différents espaces, des éléments de l'environnement bâti et naturel, des histoires oubliées aux événements de notre vie quotidienne, les vivants à ceux qui ont vécu avant nous, et jette un nouvel éclairage sur notre présent à travers les fragments du passé. Ses œuvres portent en elles la beauté d'un effondrement progressif et inévitable. L'exposition alterne entre le rythme calme et résigné et le rythme violent de la disparition, mais dans ce rythme, on entend aussi les échos du futur. Ou, comme le suggère l'artiste en citant Vladimir Nabokov : « Le futur n'est rien d'autre que le passé à l'envers. »
Portez un coquillage à votre oreille et vous entendrez l'océan. Portez un fossile d'ammonite à votre oreille et vous entendrez le temps.
Crédit photo : Cyprien Gaillard : Ocean II Ocean, 2019. Vidéo HD couleur avec son, 10:56 min © Cyprien Gaillard
Avec l'aimable autorisation de l'artiste, Sprüth Magers et Gladstone Gallery